QU’EST-CE QUE LA FRANCISATION?
La francisation est l’enseignement d’une deuxième langue, en l’occurrence le français. À cette langue sont
rattachés des éléments culturels dans le but d’intégrer la personne immigrante dans sa société d’accueil. En ce
sens, la francisation est une discipline qui touche l’individu dans sa vie personnelle autant que professionnelle.
Intégration socio-professionnelle
La francisation en entreprise est un domaine à la fois complexe et crucial dans l’intégration socioprofessionnelle
des personnes immigrantes en emploi.
Contexte au Québec
Le contexte actuel de pénurie de main-d’oeuvre au Québec change la donne en matière de francisation.
Rappelons que ce dernier entraîne le recrutement de personnel à l’étranger. Ainsi, de nombreuses entreprises
doivent offrir des services de francisation en milieu de travail. Contrairement aux formations généralement
offertes par les SAE – formations majoritairement reliées aux compétences pratiques des travailleurs dans
l’exercice de leurs fonctions – la francisation quant à elle implique de prendre en considération plusieurs
éléments rattachés au parcours personnel des apprenants.
Bien que, dans les années récentes, les distinctions entre « français langue maternelle », « français langue seconde » et « francisation » (proche de ce que l’on appelle en France « français langue d’intégration ») aient été problématisées par les spécialistes à la lumière d’une perspective sociolinguistique, voire sociologique1, le souci de clarté et d’efficacité permet de s’en tenir aux définitions suivantes :
- français langue maternelle : « concerne l’enseignement et l’apprentissage du français à des personnes dont la langue première (langue maternelle) est le français2 » ;
- français langue seconde : « concerne l’enseignement et l’apprentissage du français à des personnes dont la langue maternelle n’est pas le français, mais qui vivent dans une région ou un pays francophone (comme la France, la Suisse romande, la partie wallonne de la Belgique, le Québec)3 » ;
- francisation : si, de même que le français la seconde, elle « concerne l’enseignement du français à des personnes dont la langue maternelle n’est pas le français mais qui vivent dans une région ou un pays francophone [voir définition citée au paragraphe précédent] », la francisation a un but qui n’est pas circonscrit à l’acquisition d’un simple savoir linguistique, mais qui vise à permettre à « l’adulte immigrant francophone » d’en arriver, « d’abord par la maîtrise du français », à « développer son autonomie, [à] jouer son rôle de citoyen responsable et [à] développer un sentiment d’appartenance à la société québécoise4 » ; à ce point de vue-là, la francisation peut être définie comme le premier pas pour en arriver à se sentir chez soi au Québec.
Lorsqu’une entreprise embauche des personnes issues de l’immigration, elle doit nécessairement mettre en place des mesures d’adaptation à court terme afin de rendre le milieu de travail favorable à leur intégration. Cela étant dit, le programme de francisation devant être structurant pour l’entreprise, il permet de tout mettre en œuvre pour que la personne recrutée s’adapte à l’entreprise à moyen terme.
Exemples de mesures d’adaptation à court terme de l’entreprise :
- Embaucher des personnes connaissant la langue maternelle des personnes issues de l’immigration;
- Traduire les consignes de sécurité, les directives générales;
- Accepter de parler plus lentement et de porter attention à sa propre diction ou de parler dans un registre de langage standard;
- Fournir des informations dans un endroit sans bruit;
- etc.
Ce qu’il faut surtout expliquer clairement à l’employeur, c’est que l’apprentissage d’une langue seconde est l’accès à un nouveau mode de pensée, additionné au nouveau mode de vie de la personne immigrante, et qu”il ne peut pas être considéré comme simplement utilitaire pour le seul aspect de la vie professionnelle. En effet, si l’individu ne s’exprime jamais en français en dehors des heures de travail, il y a peu de chances que le projet soit couronné de succès. L’acquisition d’une langue est un engagement qui affecte la vie personnelle. L’entreprise doit comprendre que toutes les occasions qui seront données à l’individu apprenant sont autant de pratiques qui accélèrent le processus d’acquisition de la langue et, par le fait même, l’intégration à son environnement de travail et à sa société d’accueil.
Dans une optique d’intégration socioculturelle, il est nécessaire de lister les différents organismes régionaux en lien avec l’immigration (accueil des personnes immigrantes, école de langues pour les enfants, centre communautaire, comptoir familial, etc.). Des actions communes, telles que des séances d’information, peuvent être organisées afin d’accélérer l’intégration socio-culturelle des personnes immigrantes dans la région. La collaboration avec certaines municipalités (comité des loisirs) est également possible afin de créer un comité d’accueil pour ces immigrants économiques.
Les SAE sont donc appelés à informer les entreprises des différents services offerts aux personnes immigrantes dans la région capable de les épauler.
D’autres actions pour l’intégration pourraient être :
- des diners-causerie entre collègues de divers services;
- le parrainage de la personne immigrante avec des membres de l’effectif francophone;
- une fête de la famille (barbecues).
Il est de la responsabilité des SAE d’informer les entreprises des divers moyens d’acquisition de la langue afin d’éviter un sentiment d’échec lié à la formation à proprement parler. Si aucun effort n’est déployé par ailleurs, la formation ne peut être suffisante.
POUR PLUS D’INFORMATION
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